Bravo à tous ceux et celles qui ont participé avec leur classe au grand concours “J’aime écrire”, organisé par J’aime lire ! Ils ont été nombreux à imaginer une suite au début du roman “Journée d’enfer pour Philibert”.
Découvrez la liste des classes gagnantes et les textes qui ont remporté les trois premiers prix…
- Le 1er prix revient à la classe de CM2 de Madame Pons, Externat Bon Accueil à Toulon (83)
« Me voilà seul sur le palier, la fameuse pilule dans la main. Je n’ose plus bouger, ne sachant comment faire avec ce que m’a donné Nine. Quelques instants plus tard, la lumière s’éteint et je me décide à rentrer chez moi.
Je me précipite alors dans ma chambre et dépose sur mon bureau la solution à mon problème de dictée. Je m’assieds sur mon lit et j’observe longuement la petite pilule blanche en me demandant quel effet elle pouvait bien avoir. Est-ce du poison ? Ma maîtresse
va-t-elle tomber malade ou pire encore, mourir ? Suis-je prêt à devenir un criminel pour empêcher une dictée ? Nine s’est-elle moquée de moi en me donnant un bonbon sans aucun effet ? De nombreuses questions me tourmentent… Et puis, comment vais-je lui administrer ? Ce ne sera pas facile !
Tout à coup, ma mère entre dans ma chambre et me dit :
– Philibert, il est tard, il faut que tu éteignes !
Je me couche avec l’esprit peu tranquille. Je me tourne et me retourne sans cesse dans mon lit. Même si la lumière est éteinte, je devine la forme de la pilule posée sur mon bureau. Quel sort va-telle provoquer ? Va-t-elle transformer ma maîtresse en animal ? En fromage ? En train électrique ? Les idées les plus folles m’envahissent… je finis par m’endormir avec toutes ces questions qui tournent dans ma tête. Je sens alors une main sur mon épaule.
– Philibert, réveille-toi ! Cela fait déjà trois fois que je t’appelle. Il faut te dépêcher car tu vas être en retard ! Ton petit-déjeuner est prêt, sur la table.
J’ai l’impression de ne pas avoir dormi. Je m’habille et aperçois la petite pilule. Je la mets dans ma poche : c’est décidé, je la glisserai dans le café de madame Pinson.
Quand j’arrive à l’école, je me précipite dans ma classe et pose mon cartable. Une légère fumée s’échappe du mug de ma maîtresse sur son bureau. Discrètement, avant de sortir,
j’y dépose le cachet et me précipite dans la cour. Mes camarades sont déjà en rang et je les rejoins.
Tout à coup survient une explosion ou plutôt un gros bruit, presque étouffé. Il y a beaucoup de fumée qui s’échappe de la classe. Nous nous précipitons et au milieu de la salle, nous découvrons une petite fille. C’est bizarre, elle est coiffée comme ma maîtresse. Je me dirige vers elle et lui demande son nom.
– Je m’appelle Valentine Pinson. Où est la maîtresse ? C’est le jour de la dictée, non ? J’adore les dictées, j’adore ça ! En plus, je suis excellente, je ne fais jamais de fautes, j’adore la dictée ! Et toi, tu aimes la dictée ? Moi, j’adore la dictée ! C’est vraiment bien les dictées ! J’adore la dictée…
– Ahhh… Nooooon !!!
– Philibert, Philibert, réveille-toi ! Que se passe-t-il ? Tu ne te sens pas bien ? On dirait que tu as fait un mauvais rêve !
Maman est penchée sur moi, la main sur mon front. J’ai très mal au ventre et je suis tout transpirant ! Cependant, aucune petite fille n’est assise à mes côtés ! Je suis dans mon lit, dans ma chambre… et la petite pilule blanche est toujours sur mon bureau. C’était un cauchemar, ma mauvaise conscience, peut-être ?
– Mais tu as de la fièvre ! Tu vas rester couché aujourd’hui. Je vais appeler l’école et prévenir la maîtresse !
Finalement, cette pilule a fait son effet : je ne ferai pas de dictée et Nine est vraiment une sorcière ! »
- Le 2e prix revient à la classe de CE2 de Madame Bergé, Ecole Elémentaire Emile Gallé à Nancy (54)
« Surpris et toujours effrayé, je file chez moi aussi vite que l’éclair et pense à bien fermer la porte à clé. Mille questions se bousculent alors dans ma tête : « Que peut bien contenir cette pilule ? », « Est-elle dangereuse ? », « Quels sont ses effets ? »…
Stressé et fatigué, je décide d’aller me coucher sans même dîner. On dit que la nuit porte conseil. Je prends soin de poser la petite pilule blanche dans le casier de ma table de nuit puis je m’endors. Le lendemain, au réveil, ma décision était prise : j’allais faire avaler cette pilule à ma maîtresse.
Après quelques minutes de marche, j’arrive enfin à l’école. Je vois madame Pinson sortir de la salle des maîtres pour aller surveiller la cour de récréation. J’en profite donc pour me diriger discrètement vers cette salle en faisant attention à ne pas être repéré. La tasse de café de ma maîtresse est juste là, à côté de la photocopieuse. Je prends mon courage à deux mains et glisse la pilule dans son café.
La sonnerie retentit ! Je me dépêche d’aller me ranger. Toute la classe entre et chacun s’installe à sa place. Madame Pinson, sa tasse à la main, fait l’appel puis désigne un enfant pour distribuer les cahiers du jour. C’est l’heure de la dictée !
Après avoir écrit la date, je lève les yeux et vois qu’elle amène lentement sa tasse à sa bouche puis elle commence à boire…
A cet instant, je suis angoissé car je ne sais pas ce qu’il va se passer. Je commence à me sentir très mal, j’ai la tête qui tourne et des frissons parcourent tout mon corps. J’aperçois alors Nine, derrière la porte vitrée de la classe, qui rigole. Tout à coup, la maîtresse se met à danser et dicte la première phrase :
– Écrivez : « Schprout trabeun baffouillica zigayabi »
Je regarde mes camarades qui ont l’air surpris et trouvent le comportement de madame Pinson très étrange.
– Mais ça ne veut rien dire ! Ce ne sont pas les mots qu’on devait apprendre ! dit Léo, mon meilleur ami.
– « Schprout trabeun baffouillica zigayabi !!! » répète-t-elle d’un ton énervé.
La pilule fait effet. Je jette un nouveau coup d’œil vers la porte, Nine est toujours là et soudain, elle claque des doigts. A ce moment précis, notre maîtresse se met à épeler un à un les mots de cette dictée très bizarre, tout en ramassant nos cahiers ! Elle commence même à les corriger et met des « très bien » à tous les élèves. Mes camarades et moi la regardons avec des yeux écarquillés. Je comprends alors que Nine, la sorcière, contrôle la maîtresse et lui fait faire ce qu’elle veut. Elle claque encore des doigts et cette fois, notre enseignante s’évanouit ! Tout cela va trop loin ? je me précipite vers la maîtresse et ordonne à Léo d’aller chercher de l’aide. Quelques minutes après, la directrice arrive dans la classe et en me voyant près de la maîtresse, me demande :
– Que se passe-t-il, Philibert ? Philibert… Philibert… PHILIBERT !
La directrice est là, madame Pinson me tient la main, mais c’est moi qui suis allongé par terre. Elles ont l’air soulagées que je me sois enfin réveillé et m’expliquent que je me suis évanoui juste avant le début de la dictée. J’avais donc rêvé…
En rentrant chez moi, je croise Nine, souriante. Elle me demande si la maîtresse a aimé son café parfumé au bonbon à la menthe… Elle m’a bien eu ! Depuis cette journée d’enfer, je trouve bien plus simple d’apprendre mes mots plutôt que d’essayer d’éviter la dictée. »
- Le 3e prix revient à la classe de CE1 de Madame Kervellec, de l’école Saint Vincent Providence, à Rennes (35)
« Le lendemain matin, Philibert entre discrètement dans sa classe quand ses camarades et madame Pinson sont encore dans la cour. Il accroche une araignée en plastique au-dessus du bureau de la maîtresse. Il retourne dans la cour juste au moment où la sonnerie retentit. Arrivés dans la classe, les enfants s’installent. La maîtresse s’assoit à son bureau, annonce la dictée et c’est là qu’elle aperçoit l’araignée ! Elle ouvre grand la bouche en poussant un cri de terreur. A cet instant, Philibert en profite pour lancer la pilule qui atterrit directement dans la bouche de la maîtresse !
Après l’avoir avalée tout rond, madame Pinson commence à se sentir étrange. Elle annonce à la classe :
– Aujourd’hui les enfants, pas de dictée !
Philibert sourit, la pilule de Nine semble avoir fonctionné ! La maîtresse leur propose , à la place, de faire un concours de fautes d’orthographe.
– Gare à celui qui écrira correctement ses mots ! Il devra porter un bonnet d’âne, précise très sérieusement madame Pinson.
Rose, la meilleure élève de la classe, proteste. Madame Pinson l’envoie sur la cour de récréation pour jouer. Drôle de punition…
– Le premier qui veut travailler sort de la classe, prévient la maîtresse.
La journée se termine, entre dessins et lancers d’avions en papier. Quand Philibert rentre à la maison, il est content de sa journée mais un peu inquiet. Que va-t-il se passer demain ? La pilule fera-t-elle encore effet ?
Le lendemain, la maîtresse accueille les enfants dans une classe plongée dans le noir. Elle les invite à s’installer confortablement et lance un film, Harry Potter à l’école de sorciers, et elle les prévient qu’ils ne sortiront pas de l’école avant d’avoir vu les sept autres films ! A peine le film commencé, elle se précipite au fond de la classe pour préparer le pop-corn.
– Trop de chance ! se disent les enfants.
– Quelle maîtresse géniale !
Rose n’ose pas se manifester cette fois-ci…
Le jour suivant, après avoir passé la matinée à jouer aux jeux vidéo dans la salle informatique la maîtresse les conduit au fast-food près de l’école pour déjeuner. Les enfants sont à la fois contents et étonnés :
– On n’a jamais vu une maîtresse aussi « stylée » ! pensent-ils.
C’est l’heure d’écrire les devoirs : ordre de venir à l’école déguisés en clown, demain.
Et ce vendredi matin, les voilà tous déguisés, y compris madame Pinson, sous le regard ahuri du reste de l’école. Au programme, pas de course ou de saut, mais jonglage, acrobatie et domptage de Fripouille, le chat de la maîtresse !
Lundi matin, Philibert s’inquiète car la maîtresse n’est toujours pas redevenue normale ( elle est arrivée en pyjama). En fait, toute la classe s’inquiète : les élèves sont fatigués de cette folle semaine et surtout, ils veulent TRAVAILLER !
Pendant le week-end, Philibert a rencontré Nine qui l’a rassuré : en donnant à madame Pinson un antidote, tout devrait revenir à la normale. Il faut AGIR ! A la récréation, sous prétexte d’aller aux toilettes, Philibert se faufile discrètement dans la salle des enseignants et verse le liquide dans la tasse de madame Pinson. De retour en classe, les enfants retrouvent enfin leur VRAIE maitresse. L’antidote a fonctionné !
– Prenez vos cahiers du jour, c’est l’heure de la dictée
– OUF, nous allons travailler ! »