Écrit à quatre mains par Séverine Vidal et Manu Causse, Nos cœurs tordus est un merveilleux roman choral, à proposer à tous les élèves du cycle 4, particulièrement de 5e. Il y est question de handicap, d’amour, d’amitié, d’espoir et aussi de cinéma ! Pour vous accompagner dans l’exploitation du texte, Antony Soron, maître de conférences HDR et formateur à l’ESPE Paris-Sorbonne, a conçu une séquence pédagogique en lien avec les attendus du programme.
Nos cœurs tordus a été imaginé par le duo composé de Séverine Vidal, ancienne professeure des écoles devenue une prolifique auteure jeunesse, et Manu Causse, auteur jeunesse et traducteur. Dans ce récit drôle et touchant, tout commence avec l’arrivée au collège de Vlad, un garçon handicapé, qui va entraîner une cascade de réactions et d’aventures…
Un roman scolaire atypique
On caractérise un roman scolaire comme un récit qui fait du lieu école, collège ou lycée, un espace prédominant. C’est bien le cas de Nos cœurs tordus, dont l’action commence naturellement en “Septembre”, le jour de la rentrée. Le roman conduit par conséquent le lecteur à la fois sur un terrain connu, le collège, la classe, les relations entre élèves, et sur une situation moins commune, en plaçant dès l’incipit, au premier plan, un personnage souffrant d’un handicap, qui ne sera pas d’ailleurs le seul dans cette situation. Ainsi que le commente Séverine Vidal, c’est un roman choral qui donne la voix “à plein d’ados qui racontent et se racontent”.
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Des outils pédagogiques pour étudier le roman
Le récit n’offre pas de difficultés linguistiques majeures, que ce soit au niveau du lexique ou de la syntaxe. En clair, il s’agit d’un texte abordable par un élève de cinquième dans le cadre d’une lecture cursive. Sur le plan énonciatif, ce roman choral, structuré en courts chapitres, fait alterner les points de vue. Chacun, successivement, étant pris en charge par un des personnages principaux. Ce dispositif permet aux lecteurs de se familiariser progressivement avec tous les personnages dont le portrait et l’autoportrait se développent (et/ou se composent) au fil des chapitres.
Lien avec les programmes de français et EMC
Le thème du programme de la classe de cinquième, “Vivre en société, participer à la société (avec autrui, travail, famille, réseaux”, correspond bien au sujet du roman où il est bien question non seulement de se faire accepter par les autres, mais de s’accepter soi. On ne répètera jamais assez que le collège constitue au même titre que la classe une micro-société en soi avec ses codes et ses usages. Les notions de fraternité et inversement de discrimination sont naturellement impliquées dans les rapports entre élèves.
En outre, apparenté à ce thème du programme qui traverse le cycle 4, on retrouve également comme chapitre correspondant pour la classe de 5e, “Récits d’apprentissage d’enfance et d’adolescence”. Apprentissage, entre parenthèses, non d’un seul “héros”, mais d’un groupe de personnages, comme c’est le cas de tout bon roman “feel good”. Apprentissage, qui implique en outre, non seulement une réappropriation des liens de fraternité, mais aussi une découverte du sentiment amoureux.
La roman peut également être exploité de façon pluridisciplinaire Français/EMC. Dans ce cas, il pourra s’inscrire dans le thème du programme d’EMC, “le jugement”, avec comme chapitre correspondant “Les différentes formes de discrimination”. Cette ode à l’amitié et à l’entraide invite en effet les élèves à apprendre à réfléchir par eux-mêmes, mais aussi avec les autres.
- Antony Soron, maître de conférences HDR et agrégé de lettres modernes, formateur à l’ESPE Paris-Sorbonne.