Avec le développement de la réflexion vers une école centrée sur l’élève est apparue l’idée qu’il y avait à prendre en compte la diversité des élèves, pour des apprentissages communs.
Cette question connaît actuellement de nouveaux rebondissements avec l’introduction en France de la problématique des intelligences multiples (Howard Gardner). Mal connue, elle peut trouver sens et se concrétiser à l’école primaire par l’utilisation des magazines de la presse jeunesse et leur accompagnement pédagogique.
Adaptation au particulier ou apprentissages collectifs ?
La prise en compte de la diversité à l’école est encore difficile à mettre en œuvre dans les classes françaises. Il ne s’agit pas, comme semblent le penser beaucoup d’enseignants, d’avoir des parcours individualisés pour chaque élève, sous prétexte que chacun est différent ! S’adapter entièrement et toujours à un élève serait risquer de ne plus lui permettre de progresser. Il lui faut s’adapter pour élargir ses compétences. Prendre en compte toutes les différences n’est pas forcément pertinent à l’école : certaines n’y ont pas leur place (certains choix relèvent du privé par exemple). Il s’agira plutôt de s’intéresser aux quelques différences significatives qui font obstacle aux apprentissages.
Deux intelligences dominantes
La théorie d’Howard Gardner permet de mettre en évidence que l’école s’appuie essentiellement sur deux intelligences fortes : l’intelligence verbale linguistique et l’intelligence logico-mathématique, risquant de favoriser plutôt la réussite des élèves qui les mobilisent facilement. Mais comment procéder en classe pour ceux qui ont recours aux autres formes d’intelligences ? Les exemples que nous donnons (voir document complet ci-dessous) pour montrer comment varier les approches ne constituent pas une recette magique : le recours aux intelligences multiples demande le développement d’un travail didactique pointu.
Des travaux avec tous les élèves
Une première erreur serait de penser que prendre en compte les différences signifierait forcément devoir procéder de façon différente, lors d’une même phase de travail, avec quelques élèves. Notre « mémoire pédagogique » nous rappelle que, dans la première moitié du XXe siècle, l’on disait aux futurs instituteurs que pour qu’un élève apprenne, il fallait qu’il ait vu, entendu, dit, et écrit ce qu’il avait à apprendre. On peut imaginer que ces quatre opérations complémentaires ne sont, en réalité, pas toutes utiles à chacun, mais donnent les moyens, accumulées, d’un apprentissage de tous. Prendre en compte la diversité des intelligences peut, de la même façon, passer par des phases où l’on ferait appel successivement à des « intelligences » différentes.
Par Jean-Charles Pettier, docteur en sciences de l’éducation et philosophie, professeur à l’IUFM de Créteil.
« Il ne s’agit pas d’avoir des parcours individualisés pour chaque élève. »
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